L'hiver 2010-2011 nous annonce du jacquard en veux-tu en voilà. Il est temps de ressortir les vieux pulls offerts par nos grands-mères à Noël et de leur donner une seconde vie en la jouant bête de mode. C'est ce qu'on nous dit, mais...
Dix raisons de ne pas succomber à l'appel du jacquard:
1. Quoiqu'on en dise, le jacquard a toujours ce petit air de sortie de ski. On s'attend à le trouver sous une combi, parce qu'on aime le cacher, pas le montrer. D'ailleurs, la combi, si on la laisse fermée, ce n'est pas uniquement parce qu'il fait froid.
2. Ma voisine de 75 ans en porte un tous les hivers, et il ne jure même pas avec sa couleur de cheveux (un violine pur mémé), c'est dire!
3. Le jacquard restera pour toujours associé aux Bronzés font du ski. Qui veut ressembler à Christiane l'esthéticienne..?
4. Les imprimés, ça va quand c'est du panthère ou un bel écossais, voire un petit Liberty ou des pois mignons. Au-delà, accrochez-vous pour l'assortir à quoi que ce soit.
5. Les flocons et autres bonshommes de neige, c'est chasse gardée des 2-5 ans. On ne vous a pas dit qu'il était temps d'arrêter de vous habiller comme votre petite sœur ? Lui piquer sa jupe d'écolière pour une soirée coquine passe encore, mais là non dit stop!
6. Devant une cheminée, au fond des bois, ça peut le faire. Mais au Baron, de toute façon, il fait trop chaud!
7. Après le mal qu'on a eu à expliquer à tante Jacqueline que ce n'était pas notre style, difficile de se pointer le pull qu'elle essaie tant bien que mal de nous coller sur le dos depuis le collège.
8. Les tops peuvent se permettre de sortir en culotte si elles en ont envie, tout le monde trouvera ça beau, alors n'allez pas faire comme elles juste parce qu'on leur en a fait porter sur les défilés. De toute façon, si elles avaient eu le choix, elles auraient dit non.
9. Vous avez vu Kate Moss avec un pull jacquard, vous?
10. Vous voulez vraiment ressembler à Bridget Jones période pré-Mark Darcy?
Chaque saison, les créateurs nous trouvent un revival qu'il aurait mieux valu laisser au fond du placard. A vous de voir si vous voulez suivre la tendance ou se vous tenez préférez vous emmitoufler dans un bon cachemire indémodable.
Fashion week oblige, les bars et clubs tendance sont pris d'assaut par une population qu'on ne voit en masse qu'en cette période particulière. Mannequins, stylistes, acheteurs, journalistes se retrouvent pour faire et défaire les collections, éventuellement se détendre après une journée bien remplie, mais avant tout pour se montrer. Parce que bon, il ne faut pas se leurrer : la fashion week c'est LE moment pour le show off.
Alors, ne pas sortir durant la fashion peut-il s'apparenter à un geste de rébellion hype? Ne pas courir les soirées et aftershows, ne pas se laisser entraîner pour un verre au Costes, ne pas déjeuner au Café Marly, ne pas se laisser piétiner aux abords des défilés. Au contraire, rester chez soi avec un bon bouquin, aller à un vernissage, déjeuner loin de la foule au musée Rodin, se faire les ongles pour ne pas les montrer, filer à la terrasse ensoleillée d'un café de quartier pour prendre un dernier rayon de soleil avant l'hiver...
Après des années de soirées branchées et de Champagne (que je n'aime toujours pas) à toute heure, voilà une semaine bien normale, sans entrer dans le jet-lag fashion. Un parti pris non étudié, découlant d'un certain je-m'en-foutisme vis-à-vis de la semaine la plus courue par les fashionistas (au propre comme au figuré). Pas de coups de fil à droite et à gauche pour savoir qui sort, pire : laisser le téléphone sonner sans y répondre, ignorer les mails d'invitation. C'est la rébellion ultime : fashion sans le montrer, au fait des tendances sans s'afficher. Allez, vous passerez bien par la case sortie au moins un soir avant que cette belle semaine ne se termine?
L'automne est bel et bien là et il est temps de faire le deuil des beaux jours jusqu'au printemps prochain. Alors pour faire contre mauvaise fortune bon coeur, autant s'offrir un vrai manteau de poule pour mieux passer l'hiver. La mode de la peau de bête perdure et il est de bon ton de s'afficher avec de la fausse fourrure toute douce. Pour ce faire, inutile de trucider les peluches de votre petite soeur : vous trouverez votre bonheur en boutiques. Pour ma part, c'est une petite virée londonienne chez le grand Topshop qui m'a permis de dénicher mon manteau-cocoon de l'hiver. De quoi faire ma poule par 0°C.
Hier soir, rue de la Gaîté, je me suis retrouvée assise dans un théâtre pour le one-woman show de Chantal Ladesou. Moi qui suis plutôt branchée cinéma, je m'y suis rendue, comme souvent, avec une légère appréhension : le théâtre c'est bien, mais parfois ça a des longueurs, ça manque de mouvement, et puis on est mal installé... Et bien, pour une fois, j'ai été (très) agréablement surprise.
Chantal Ladesou, je connaissais vaguement : passage chez Drucker, Les grosses têtes, People... Mais je ne m'étais jamais vraiment intéressée au personnage, alors de là à aller la voir sur scène... Et puis on me l'a proposé, et j'ai dit banco! Grand bien m'en a pris..!
Dans "J'ai l'impression que je vous plais", elle dresse le portrait d'une femme d'aujourd'hui, avec un franc-parler qui frise parfois l'indécence mais a le mérite de faire mouche à chaque fois. Chantal Ladesou met également son public à contribution, parle de Gremlins, s'adresse aux retardataires qui essaient de se faire tout petits mais voient soudain des centaines de regards braqués sur eux.
Les mots sont étudiés, le débit accéléré, les expressions hilarantes. Chantal Ladesou offre un spectacle d'humour qui, pour une fois, ne parle pas d'amour, ni de sexe, quoique...
C'est l'histoire d'une femme très belle, blonde, les cheveux au carré, qui rebiquent un peu, vêtue d'une robe-porte-feuille aux manches trois-quarts. Vous voulez connaître la suite? Dépêchez-vous avant qu'elle ne s'arrête, vous manqueriez une belle tranche de rire.
J'ajouterai un message personnel : Chantal, vous avez très bon goût. Et si vous ne savez pas quoi faire de votre magnifique manteau rose, je serais ravie de vous rendre service en vous en débarrassant...
Septembre est le mois des escapades, et après Londres je suis passée par Rome. Entre deux visites d'églises et de monuments, j'ai eu le temps de faire un peu les boutiques. Et j'ai rapporté quelques jolies choses, dont une jolie robe, achetée en dernière minute à l'aéroport, qui va à la perfection avec des petites ballerines très tendance.
Robe Yamamay
Alors que certains magazines de mode nous expliquent que les clous, c'est fini, les italiennes en ont décidé autrement. Leur mode reste très "rockement" inspirée, comme le prouve cette petite silhouette romaine dénichée au hasard de mes pérégrinations dans les rues pavées. A noter : la robe étant (très) courte, elle impose les talons plats, d'où l'achat compulsif après avoir trouvé les ballerines alors que j'avais hésité avant.
Les amateurs d'art contemporain vont aimer. Carine Brancowitz, les lectrices de Dazed & Confused, Vogue, Elle ou encore Madame Figaro la reconnaîtront grâce à ce trait hors normes. Son arme fétiche? Un bic, le même que celui qu'on avait à l'école pour souligner les mots importants ou que celui de la prof qui barrait d'un grand trait rouge nos inévitables fautes. Ce bic (et des feutres, des crayons de couleurs...), Carine l'utilise pour tirer le portrait de ses amis (la pochette de Ritournelle de Sébastien Tellier, c'est elle) et pour croquer des jeunes gens d'aujourd'hui.
Ce qui frappe, dans les illustrations de Carine Brancowitz, c'est le détail. Le détail qui a toute son importance. Chaque trait semble pensé, réfléchi, pour arriver à une perfection de la représentation surprenante. Les reflets de la Vespa de Ciao Papa (ci-dessus) sont d'un réalisme fulgurant. Inutile de chercher l'erreur, il n'y en a pas. Vu de près, le travail est d'une précision inouïe, le trait toujours droit alors qu'une main malhabile aurait tendance à esquisser des arcs de cercle. De même, les imprimés qu'elle imagine pour les tenues de ses personnages naissent d'une foultitude de petits traits destinés à donner du mouvement, de la profondeur.
Si les détails ont leur importance, c'est pour mieux mettre l'accent sur l'important, qui n'est pas toujours le plus travaillé. Les cheveux bleus attirent le regard comme un éclair, détournant le spectateur des détails qui entourent le personnage pour se focaliser sur lui. Et pourtant les visages sont épurés, comme si les contours se suffisaient à eux-mêmes pour représenter ces garçons et filles à la mode.
Car l'oeil de Carine Brancowitz capte l'essence d'une époque à travers une génération nostalgique d'un avant qu'elle ne connaît qu'indirectement. Les références sont celles d'une Françoise Hardy qui conte les garçons et les filles de son âge, les rollers girls sont fans de Blondie comme elles auraient pu l'être d'une Lady Gaga. Mais non, ces jeunes sont en correspondance temporelle.
Telle un témoin du monde qui l'entoure, Carine Brancowitz est un OANI, un objet artistique non identifié, à mi-chemin entre réalisme exacerbé à tendance photographique (le chat de Sylvie pourrait avoir été immortalisé par la pellicule) et la bande dessinée. On s'attend presque à voir des bulles apparaître autour de ses personnages à qui il ne manque que la parole pour finir de traduire l'essence de notre époque.
Carine Brancowitz, représentée par la galerie nomade Dexter Gallery, est exposée jusqu'au 28 septembre à la galerie Images de fer au 13, rue de Seine à Paris
Aaah! Gili Trawangan, une petit île paradisiaque située au sud-est de Bali, près de Lombok. L'une des trois Gili, l'île de la fête, celle où tout est permis, sans police mais avec des fonds marins à tomber. Sur Gili T, la plongée est reine et les touristes qui ne la pratiquent pas se sentent bien seuls quand ils subissent les conversations des plongeurs enchantés par ce qu'ils ont vu.
L'arrivée à Gili se fait par bateau. Il n'y a pas d'autre solution. Et c'est plutôt funky de voir les employés des compagnies de transport sortir les bagages des bateaux et se retrouver les pieds dans l'eau, une valise sur la tête. Le ton est donné : à Gili, on vit les pieds dans l'eau turquoise. Première étape : rejoindre l'hôtel, la guest-house ou le centre de plongée où se poser. Pour ma part, c'était Big Bubble, l'un des meilleurs centres de plongée avec Manta Dive. Mais pour y aller, encore faut-il se trimballer avec valise et sac sous 35 degrés. Option taxi local : une petite cariole tirée par un cheval. Parce qu'ici il n'y a pas de voitures ni de motos. Que des vélos. Et c'est tant mieux!
Ce qui frappe, ici, c'est la couleur de l'eau et la richesse des fonds. A à peine quelques mètres du bord, on croise des poissons multicolores qui donnent l'impression de se baigner dans un aquarium. Avec un peu de chance, on peut mêm croiser des tortues venues se frotter au récif. Majestueuses, elles nagent au-dessus des rochers, remontent à la surface quelques secondes pour replonger dans les profondeurs et échapper aux nageurs équippés de masques et de tubas qui admirent le spectacle. Ca laisse présager de multiples rencontres pour celles et ceux qui optent pour la plongée, la vraie, avec bouteilles, dans l'un des nombreux spots situés autour de Gili T, Gili Meno et Gili Air. On peut y croiser des raies, des mantas (selon la saison), des requins, et bien entendu des poissons clowns (Némo, reviens ici!). Lors des plongées de nuit ce sont les crustacés qui tiennent le haut du pavé. La plongée de nuit est une expérience irréelle qui permet de voir les vraies couleurs. J'ai d'ailleurs compris lors de la plongée de nuit pourquoi les red snappers s'appelaient ainsi, moi qui les voyais gris dans la journée.
L'une des attractions de Gili T est le coucher de soleil (encore?!?). pour le voir, il faut aller de l'autre côté de l'île, là où il n'y a presque rien. Juste une construction abandonnée en bordure de plage. Les touristes s'y retrouvent avec une bière à la main (que les locaux ne manquent pas de vendre sur place, tout est bon...) et admirent en silence. Si les couchers de soleil de Bali sont magnifiques, ceux de Gili T sont magiques.Le soleil disparaît derrière la montagne, et arrosant la mer d'une couleur exceptionnelle. Durant une demi-heure, le temple semble s'être arrêté et chacun y va de sa petite photo (ou de ses dizaines de photos, j'avoue).
Evidemment, les journées sont courtes, le soleil se couchant vers 18h. Et il faut remplir les soirées. L'une des activités, en-dehors des bars, consiste à regarder un film. Soit sur la plage, avec un écran géant, installé confortablement sur un transat, sous les étoiles, soit dans un "cinéma" local, plutôt rudimentaire, mais bon, on n'est pas à Paris, non plus, ou encore dans une petite cabane traditionnelle, avec télé individuelle et film à la carte.
Mais l'activité la plus en vogue le soir reste le bar. Avec une petite préférence pour le Tir Na Nog Irish Pub où se retrouvent tous les profs de plongée et dive master, ou le Rudy's bar où les serveurs sont tous sous crack mais fort sympathiques. Les plus raisonnables s'arrêteront aux Joss shots (shot de vodka locale pris avec une poudre de Red Bull concentré qui picote la langue), les plus aventureux tenteront le shake de magic mushrooms qui vous "fly to the moon".Pas tès ragoûtant, le shake avec sa couleur de boue... Mais c'est couleur locale, les champignons étant cultivés dans les jardins situés derrière les bars (au temps pour la consommation responsable, lol, ici pas d'importation).
Le soirées de Gili T sont réputées pour finir tard, très tard, et très arrosées aussi. Pour le côté arrosé, j'ai été servie. En revanche, Ramadan oblige, les bars fermaient tôt et la musique s'arrêtait à minuit. Bon à savoir pour ceux qui prévoient leur voyage dans l'optique de participer à des full moon parties endiablées.
Au final, l'expérience Gili Trawangan est inoubliable. Pas pour ses sorées arrosées. Ni pour ses trips to the moon. Pas non plus pour ses couchers de soleil même s'ils sont spectaculaires. Non, l'expérience Gili T c'est une rencontre. Une rencontre avec la mer et la plongée. Une rencontre avec des passionnés qui, pour certains, ont tout plaqué pour se consacrer à la plongée et sont tombés amoureux de ce lieu où, il faut l'avouer, on est vraiment gâté par ce qui se passe sous l'eau. Une rencontre, enfin, avec des gens sans préjugés, parce que de toute façon, on n'a pas de préjugé quand on vit tous en tongs et maillot de bain! S'installer à Gili T et tout oublier...