Variations d'une trendsetteuse parisienne qui parle de la mode, des tendances, de l'actu, de ce qui fera ou ne fera pas les tendances de demain
Ce matin, alors que je remontais tranquillement la rue du Commerce dans l'optique d'arriver jusqu'au métro pour me rendre au bureau (si, si, j'y vais chaque jour!), un concerto de klaxons a gâché ma balade matinale. Déjà que des musiciens de tous bords m'enquiquinent systématiquement dans le métro, ce n'est pas pour que le bruit commence dès la rue. Raison de cette cacophonie? Un camion de livraison arrêté en plein milieu de la rue, bloquant les dix véhicules impatients qui le suivaient.
Bien sûr, je conçois que les pauvres livreurs veuillent gagner du temps en déchargeant leurs cartons aussi vite et près que possible du lieu où ils doivent les déposer, mais... De là à stoppper net tout le trafic, il y a des limites à ne pas franchir. Surtout quand toutes, oui, j'ai bien écrit TOUTES, les places réservées aux livraisons sont libres. Evidemment, ça aurait allongé son trajet d'au moins deux mètres, et il aurait été obligé de faire un semblant de manoeuvre pour garer son véhicule sur un emplacement où on en enfilerait bien deux en les serrant un peu.
Donc, notre livreur, peu enclin à s'inquiéter du sort et des obligations des automobilistes qu'il venait de prendre en otage, discutait joyeusement avec les vendeuses de chez Marionnaud (oups, aurais-je fait une boulette en mentionnant le nom de l'enseigne..?) qui, non contentes d'avoir enfin quelqu'un à qui adresser la parole, entendaient bien que le livreur dépose les produits au fond du magasin, oui, au fond, là-bas. Il y a bien eu un courageux qui, quittant sa voiture immobilisée, a eu l'audace de venir quémander la libération de la voie publique. Sans succès. Il a donc regagné son véhicule et pris son mal en patience.
J'en arrive donc à cette question essentielle: les emplacements réservés aux livraisons sont-ils bien nécessaires. Car, quoi qu'on en dise, les livreurs prennent rarement soin de se garer comme il se doit. En revanche, ils sont les premiers à râler lorsqu'un véhicule est garé sur "leur" place. Pour ma part, je ne comprends pas pourquoi on ne pénalise pas les livraisons sauvages comme celle-ci. Imaginez: trois emplacements libres et une rue bloquée. Parmi les otages, il y avait certainement des personnes cherchant à se garer. Vous situez le malaise? Ces gens tournent pour trouver une place, laissant consciencieusement les emplacements de livraison libres, et tout ça pour se retrouver derrière un camion arrêté en pleine rue pour cause de flemme du livreur! Belle ironie.
Et j'ai envie d'en rajouter une couche, avec une situation récurrente, toujours dans mon quartier (je suppose que cela doit bien arriver ailleurs aussi... ou alors devrais-je déménager?). En bas de chez moi, un petit supermarché. Qui dit supermarché dit emplacement de livraison. Une fois, rien qu'une, je m'y suis garée, en désespoir de cause, à 2h du matin, en rentrant d'un dîner professionnel. Le lendemain matin, je vous le donne en mille: demande d'enlèvement. Bref. Depuis, j'ai un parking. Sauf que... l'entrée du parking jouxte l'emplacement livraison. Et que les camions (il s'agit de gros camions, hein, pas de petites camionnettes de rien du tout), pour avoir un peu plus de liberté d'action pour décharger leur marchandise, dépassent allègrement sur l'entrée dudit parking, jusqu'à en bloquer l'accès. Il m'est donc déjà arrivé d'attendre plus de 15 minutes pour pouvoir rentrer ma voiture. Normal, non?
Voilà donc pour mon coup de gueule du jour. Je vois sans arrêt des pervenches mettrent de jolis papillons sur des véhicules ayant dépassé leur droit de stationnement de quelques minutes mais ne gênant personne, aligner les voitures garées sur des emplacements livraison quand toutes les boutiques sont fermées (mais il paraît que Delanoë va remédier à cela), mais jamais, ô grand jamais, je n'ai vu un véhicule de livraison se faire épingler pour avoir bloqué une rue ou l'entrée d'un parking. Et non, je ne trouve pas ça normal!