Lundi, un jeune homme de ma connaissance m’a fait l’éloge d’un sex toy masculin qu’on venait de lui offrir. Outre le fait que, passé un certain âge, les hommes auraient plutôt tendance à se cacher ou à nier ce genre d’expérience, tandis que le “djeun’s” assume (ça change, et ce n’est pas désagréable, bien au contraire), entendre qu’un sex toy masculin était top m’a mis la puce à l’oreille.
En bonne investigatrice, j’ai donc cherché des infos sur le fameux Tenga, menace avérée pour les femmes si j’en crois ce qui m’a été rapporté. Sur les sites de vente en ligne bien connus (Passage du désir en tête), j’ai donc appris que le Tenga est un véritable phénomène de société au Japon (ils sont fous, ces japonais !) et qu’il s’en vend un paquet chaque mois. Pour aller plus loin, j’ai fait un petit tour par YouTube et j’ai trouvé ça (sorry pour celles et ceux qui ne parlent pas espagnol, mais je pense que les images se suffisent à elles-mêmes) :
J’avoue que j’ai été sciée. Les aveux de ce charmant représentant de la gent masculine m’avaient déjà interpelée, là j’ai été servie. Et la conclusion est la suivante : mesdames, mesdemoiselles, vos relations ne seront plus jamais les mêmes.
A toutes celles qui tenaient leur homme par le sexe, à celles qui faisaient du chantage relationnel (dans le sens de relation sexuelle, je précise pour celles qui ne suivraient pas), vous allez bientôt perdre tout moyen de pression. Il ne vous restera plus que les fins dîners pour exercer votre pouvoir. Oui, car si on en croit les explications de cette vidéo, le Tenga Flip Hole (je vous épargne les autres modèles aux caractéristiques et sensations variées, allant de la gorge profonde – vieux film des années 70 pour les néophytes – au devant-derrière…), les hommes vont prendre de plus en plus de plaisir à se masturber. C’est-à-dire : sans nous !
Et la question se pose, inévitablement : vont-ils tous finir comme Charlotte dans Sex and the City, qui ne sortait plus de chez elle après avoir découvert les plaisirs du Ramping Rabbit ? Allons-nous vers un monde où ce sera chacun(e) pour soi, qui avec son Tenga, qui avec son bunny magique, sans plus de formalités ?
A une époque où les relations sentimentales et sexuelles battent de l’aile, perdues entre une morale judéo-chrétienne prônant la fidélité et la monogamie, et une société de surconsommation où on switch de partenaire comme de chaîne, où se placera la bonne vieille pipe, et quid du missionnaire classique ?
Est-ce à dire que seules les activités de groupe subsisteront (si le trip de monsieur est de voir madame se faire prendre en levrette par inconnu dont il sodomise la femme, il y a fort à penser que le tenga ne changera pas la donne) ? Car si les générations ayant de la bouteille (clin d’œil à une petite réflexion de ce début de semaine) ont leurs habitudes et risquent de ne pas les abandonner de si tôt, qu’en est-il des ados qui vont découvrir le sexe non plus avec des pornos, mais avec un sex-toy redoutablement efficace ? Et que dire de ces potentiels coups d’enfer qui n’osent déjà pas draguer et resteront sagement chez eux sans se poser plus de questions, à profiter de leur nouveau jouet ?
Ma petite pomme s’insurge donc : laissez donc les sex toys aux femmes et rendez-nous les hommes, les vrais, ceux qui partent au quart de tour au plus petit mot coquin, que la jarretière d’un bas émoustille, qu’un porte-jarretelle rend fous et qui plongent un regard gourmand dans un décolleté ravageur. Car, messieurs, si nous faisons parfois appel au bunny, ce n’est pas pour vous remplacer, ce n’est que pour mieux vous attendre…